Escape game

Dark Mirror

Thème
Science-Fiction
Durée
110 min
Nombre de joueurs
3 à 6 joueurs
Niveau
Pour débuter
Immersion
Bien
Prix
20 à 26€/joueur
Langues
Anglais, Grec
10 %
Fouille
55 %
Manipulation
35 %
Réflexion

Parmi les enseignes athéniennes auxquelles nous avons rendu visite en décembre 2023, Escapepolis est celle qui comptait le plus de scénarios différents. L’identité de l’établissement fait d’ailleurs référence à une ville – d’où le suffixe « polis » – dans laquelle tous ses escape games se dérouleraient, une idée que l’on retrouve dans son local de Galatsi, dans la banlieue nord d’Athènes : les joueurs y sont accueillis par une immense illustration de skyline dont les bâtiments portent le nom des salles.

Nous avons eu le temps d’en découvrir deux : « The Creepy Store and the Lost Souls » et « Dark Mirror », qui fait l’objet de cette review. « Dark Mirror » peut durer jusqu’à 110 minutes et propose un jeu très différent d’une escape room traditionnelle.

Le scénario

« Un voyage dans un univers parallèle vous mettant en scène, vous, un groupe de personnes victimes d'un étrange expérimentateur travaillant bien au-delà des normes scientifiques de notre espèce. Ses missions exigeantes mettent la nature humaine à l'épreuve : il y a peu de marge d'erreur, et une seule porte mène à la liberté – ou du moins à ce que Dark Mirror présente comme la liberté... Votre aventure commence dans une salle d'expériences futuriste, en pleine préparation de vos tâches quotidiennes. Vous avez des pertes totales de mémoire ces derniers jours. Cette routine est éprouvante pour les nerfs : cette série de tests-missions doit être effectuée avec précision.

Chaque mission réussie vous rapprochera de votre libération... Ou pas ? Tout cela ne serait-il qu'une illusion ? Parviendrez-vous à échapper aux plans sadiques de l'expérimentateur ? Cette décision s'avérera-t-elle judicieuse, ou ce qui ressemble à la liberté ne sera-t-il finalement qu’une damnation ? »

Un concept génial, mais…

« Dark Mirror » puise bien sûr son inspiration dans la célèbre série « Black Mirror ». Exactement comme un épisode de la fiction de Netflix, la room met en scène un futur proche dans lequel la technologie a conduit à la dystopie. Ici, les joueurs incarnent des cobayes prisonniers d’une routine faite d’étranges tests à accomplir, de tâches vides de sens à remplir, dans un environnement très épuré, froid, métallique et aseptisé. Vous n’en saurez pas plus sur l’univers imaginé par Escapepolis car hormis lors du briefing, qui résume la situation initiale tel qu’on peut le lire plus haut, et les toutes dernières secondes, qui proposent un dénouement surprenant, l’histoire ne connaît aucun développement et aucune forme de storytelling n’est vraiment à l'œuvre.

En effet, le cœur de l’expérience ne repose pas sur une quelconque narration mais plutôt sur ses épreuves, un mot particulièrement approprié ici. Car si « Dark Mirror » renferme bel et bien des énigmes, elles prennent plutôt la forme d’actions à effectuer, seul ou à plusieurs mais toujours en coopération avec l’ensemble des membres de l’équipe. Sur le principe, la mission a un tout petit goût de « Fort Boyard » ou « The Crystal Maze », la taille de l’espace exploité en moins. Le jeu est très peu dense, les étapes ne sont pas nombreuses, et pourtant vous pourrez y passer pas mal de temps car il vous faudra plusieurs tentatives pour valider chaque tâche. Il sera effectivement nécessaire de tâtonner pour comprendre ce que l’on attend de vous, puis de vous exécuter jusqu’à réussir.

Avec « Dark Mirror », Escapepolis tient un concept génial ! Malheureusement, nous avons le sentiment que l’aventure n’a pas été assez peaufinée, que son rythme n’est pas assez maîtrisé et lui porte préjudice. Une séquence, notamment, cristallise ces critiques : elle est composée de tellement de subtilités difficilement décryptables qu’une bonne dizaine d’essais nous ont été nécessaires. Résultat : c’est répétitif, décourageant, et la laborieuse interface utilisée à cet instant-là n’aide pas. On subit la situation alors qu’on a juste envie de passer à la suite.

Quand l’épreuve devient galvanisante

Pour gagner en cadence et en fun, « Dark Mirror » aurait selon nous dû proposer davantage de casse-têtes tout en réduisant leur envergure. À l’image d’une étape en particulier, qui fonctionne à merveille : son principe est hyper simple et donc facile à comprendre, et elle est mise en scène de manière très esthétique tout en étant challengeante, à tel point que l’épreuve devient galvanisante. On s’en souviendra comme d’un moment génial.

Le jeu se perd aussi un peu à la fin, s’éloignant de son concept de base pour proposer un autre gameplay, et notamment une énigme encore une fois trop longue, trop répétitive, toujours collaborative mais qui pourtant laissera l’un ou l’une d’entre vous sur la touche : cet équipier accomplira une action que l’on pourra trouver rigolote quelques minutes, mais pas davantage… D’autant qu’il ou elle sera rapidement isolée.

Le site web d’Escapepolis annonce un « fear factor » de 7/10, ce que l’on ne comprend pas vraiment. Car hormis un jump scare, rien ne fait peur dans cet escape game. L’atmosphère est certes un poil sombre, mais vous n’aurez jamais à faire à quoi que ce soit de gore ou d’effrayant.

Saluons les concepteurs de « Dark Mirror » pour la super mécanique de jeu qu’ils ont mise au point, novatrice et audacieuse ! Nous espérons qu’elle mûrira dans leur esprit pour donner vie à une V2, ou qu’un joueur ou une joueuse, inspirée par leur travail, en proposera une réinterprétation plus aboutie. Car il faut bien dire que le résultat final est frustrant : il ne manque pas grand-chose pour que cette mission aux idées originales et marquantes devienne une super expérience.

Mélanie Vives par Mélanie Vives

Avis de la communauté : 89% de satisfaction

2 joueurs ont donné un avis sur ce scénario.

 Histoire et cohérence du scénario
8/10
 Décors et immersion
9/10
 Qualité des énigmes
9/10
 Fun
10/10
 Accueil et game mastering
9/10