Salle nomade
Thème
Histoire | Patrimoine culturel
Durée
50 min
Nombre de joueurs
6 à 12 joueurs
Niveau
Pour débuter
Immersion
👍 Très bien
Langue
Anglais
30 %
Fouille
35 %
Manipulation
35 %
Réflexion

Les escape games ont conquis les fans d’expériences immersives et ludiques du monde entier. Face à cet engouement, de nombreux acteurs du secteur des loisirs, dont les compagnies de croisière, s'y intéressent de très près. La première à avoir proposé un jeu d’évasion à bord de ses bateaux est la Royal Caribbean, qui a des salles sur plusieurs de ses paquebots.

En août 2024, nous avons testé le jeu « Mission Control: Apollo 18 » lors d’une croisière à bord de l’Oasis of the Seas.

Le scénario

« L'année 1973 est à marquer d'une pierre blanche dans l'histoire de la conquête spatiale ! Avec le programme Apollo 18, la Nasa va à nouveau envoyer des astronautes sur la lune. La fusée doit décoller dans exactement 50 minutes. Pour que ce lancement puisse se dérouler sans accroc, vous devez vous hâter pour allumer et paramétrer les postes du centre de commandement avant la fin du compte à rebours final. Passé ce délai, le programme Apollo 18 sera annulé. »

Public room : jusqu'à 12 joueurs par partie

Pour ses escape games, la Royal Caribbean a opté pour le modèle économique des « public rooms », c’est-à-dire qu'effectuer une réservation ne revient pas à privatiser l'espace de jeu mais simplement à acheter une ou plusieurs places. Ainsi, pour cette salle qui peut accueillir jusqu'à 12 joueurs, si vous prenez quatre places vous pouvez être amenés à jouer avec huit autres personnes que vous ne connaissez pas.

Cette information n’est pas négligeable car si vous ne vous sentez pas à l’aise à l'idée de communiquer avec des inconnus parlant une autre langue que vous, vous risquez de vous exclure du jeu par timidité. Le seul moyen serait de réserver l’ensemble des billets, ce que nous ne vous recommandons pas car la partie vous coûterait alors plus de 400 € (soit une trentaine d'euros par personne).

Si sociabiliser avec d'autres passagers ne vous pose aucun problème et que par chance vos coéquipiers d'un jour sont sympathiques, alors vous devriez passer un bon moment.

Un poste de commandement plus vrai que nature

L'espace dans lequel se déroule « Mission Control: Apollo 18 » est très bien thématisé. L’enseigne souhaite nous plonger au cœur d'une salle de lancement de fusée vintage. Pour cela, elle a installé plusieurs éléments décoratifs qui nous ramènent aux années 1970 : des chaises de bureau avec des accoudoirs, une ancienne machine à café, un porte-manteaux...

Les pupitres de commande participent aussi à l'immersion. Les indicateurs, les moniteurs qui imitent les écrans cathodiques d'antan, les boutons et leviers nous rappellent de vieilles photos de la Nasa.

Au fond de la salle, un immense écran nous permet de suivre à la fois l’évolution de la mission et le temps qu'il nous reste. Il participe également au final épique de cette aventure. 

Si vous avez l’habitude des escape games, ce qui risque de vous marquer c’est que cette expérience se déroule dans une seule et unique pièce. Sur un bateau, chaque mètre carré doit être optimisé. Sur l’Oasis of the Seas, la Royal Caribbean avait une place limitée et a opté pour une salle unique mais très spacieuse plutôt que deux ou trois petits espaces en enfilade. Un bon choix car cette vaste surface permet de rendre la room plus crédible.

Comme des ingénieurs avant le décollage 

Sans l’ombre d’un doute, « Mission Control: Apollo 18 » s’adresse à un public peu expérimenté. Les énigmes ne sont pas d'une grande complexité, certainement pour convenir à un public venu sur un paquebot pour se détendre. Lors de notre partie, la moitié des participants découvraient les jeux d'évasion.

Le jeu se déroule en deux temps : la mise en route des différents pupitres du poste de commandement, puis leur paramétrage. Ces deux séquences, qui présentent un gameplay en grande partie non linéaire, sont composées de casse-têtes de qualité très hétérogène :

  • Durant la première, on résout des énigmes qui dans la vraie vie n’auraient pas de sens vis-à-vis de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Les étapes rappellent les escape games de première génération, avec des instructions sur des documents plastifiés qui permettent de déverrouiller des cadenas, de la fouille dans des lieux parfois inattendus. En revanche, même si ces casse-têtes ne brillent pas par leur réalisme, ils ont le mérite d’intégrer des éléments en lien avec les missions Apollo et l’histoire de la conquête spatiale.
  • La seconde fait la part belle à la communication. Chacun a son poste, on se retrouve à énoncer des actions pour les autres membres de l'équipe, comme des ingénieurs qui annoncent une liste de réglages à réaliser quelques secondes avant le décollage d'une fusée. Cette partie fonctionne à merveille.

La Royal Caribbean a souhaité se lancer dans l'escape game et le pari est réussi. On sent que la compagnie a essayé de produire le meilleur jeu possible sur mer. Les énigmes sont en partie dans l'air du temps, avec pas mal de manipulations. 

À bord des nouveaux paquebots de l'entreprise, comme Icon of the Seas ou encore Star of the Seas, l'espace consacré aux escape games y est plus important. L'occasion de les découvrir lors de prochains voyages ?

Rémi Prieur par Rémi Prieur