Escape game

Escape Game Awards
La cérémonie de remise des prix 2024.

Classic Room

Thème
Évasion
Nombre de joueurs
2 à 6 joueurs
Niveau
Expert
Immersion
Moyen
Prix
15 à 30€/joueur
50 %
Fouille
10 %
Manipulation
40 %
Réflexion

Escape game jouable en anglais

Lors de notre passage à Palerme, fin 2018, le marché des escape games y était peu développé : seuls trois établissements existaient dans la capitale sicilienne, dont Intrappola.to. Cette enseigne originaire de Turin est dotée de deux salles : « Classic Room », objet de cet article, et « Extended Room », que nous avons également pu tester.

Ne laissons pas le suspense durer plus longtemps : la « Classic Room » de Intrappola.to fait partie des plus mauvaises que nous ayons eu l’occasion de jouer. Son nom sommaire, déjà, n’augurait rien de bon. Imaginez un long-métrage qui s’appellerait « Film classique »… Un futur blockbuster, à n’en pas douter. La description de cet escape game n’arrangeait rien :

Le scénario

« Ne vous demandez comment cela vous est arrivé, ne perdez pas de temps. Vous avez 60 minutes seulement pour revenir à votre réalité. Il y a des indices et des pièges, c’est à vous de trouver la sortie. Mais le temps passe et les minutes s’écoulent rapidement. Il y a une seule porte dans la pièce, mais l’ouvrir ne sera pas un jeu d’enfants ! »

C’est assez clair : l’enseigne ne s’embarrasse pas d’un scénario. Vous êtes enfermé et devez vous enfuir, un point c’est tout.

Lors de la réservation, vous recevrez trois petites énigmes pour vous mettre en jambe. Ces énigmes, qui sont de petits problèmes géométriques, vous fourniront le code à composer sur place pour pouvoir entrer dans la salle. Car vous ne rencontrerez personne avant la partie : la porte, verrouillée par un digicode, donne directement accès à l’espace de jeu.

Nous découvrons une salle plongée dans une semi-obscurité, qui a des murs peints « effet crado » pour seuls décors… Pour l’immersion, on repassera. À l’intérieur, une table, une chaise, une malle… et une vingtaine de tiroirs, scellés par autant de cadenas. À peine avons-nous le temps d’échanger un regard de panique que le compte à rebours démarre, accompagné d’une musique assourdissante nous obligeant à crier pour nous entendre, qui est en réalité une boucle de 15 secondes se répétant durant une heure. La torture peut commencer.

Et si le plus compliqué n’était pas l’énigme ?

Comme prévu, aucune histoire ne se dessine dans la salle : on ne comprend pas vraiment où on est censé se trouver. L’endroit laisse assez peu de place à des cachettes, toutefois, bien observer les éléments disponibles constitue la majeure partie du jeu. Les manipulations sont plutôt anecdotiques. Restent de petites énigmes de réflexion, qui s’enchaînent par dizaines. Ces casse-têtes ne sont ni très originaux ni bien compliqués, mais une fois le résultat obtenu – souvent un code à chiffres –, le plus dur reste à faire : trouver sur quel cadenas il fonctionne. Si certains sont explicitement reliés à une énigme, la plupart sont nus… Il faudra donc tous les essayer, jusqu’à tomber sur le bon. Tout cela en essayant de ne pas devenir fou à cause de la musique infernale qui boucle encore et encore, et en criant les uns aux autres : « QUELQU’UN A ESSAYÉ CE CADENAS OU PAS ? ON A COMBIEN DE CODES QUI N’ONT PAS SERVI LÀ ? »

Deux minutes par cadenas

À la fin de la partie, nous avons fait un dernier calcul et dénombré plus de 30 cadenas dans la salle. 30 cadenas à ouvrir en 60 minutes, ce qui équivaut à 2 minutes passées sur chaque cadenas, soit 2 minutes pour comprendre l’énigme, la résoudre, puis trouver le bon verrou. Le taux de réussite annoncé pour cette salle, 3%, prend tout son sens, on le trouve même un peu élevé. Quand on les questionne sur la difficulté, les game masters nous expliquent alors : « C’est volontaire ! L’idée, c’est que les équipes reviennent pour terminer le jeu. Mais à leur retour, elles recommencent au début, comme tout le monde. » Même son de cloche quant au volume de la musique : « On fait exprès de la mettre trop fort, il s’agit d’une directive de la maison-mère. C’est pour que les joueurs soient sous pression et pour rendre le jeu encore plus dur. »

Sur son site internet, Intrappola.to se targue d’avoir créé, avec « Classic Room », l’escape game le plus difficile au monde. Quand la difficulté n’est pas à mettre sur le compte des énigmes mais plutôt de la profusion de cadenas et du vacarme abrutissant qui règne dans la pièce, y a-t-il de quoi se vanter ?

Melissa Faucher par Melissa Faucher

Avis de la communauté : 2% de satisfaction

1 joueur a donné son avis sur ce scénario.