Le dossier Rosenfeld - Skryptic
Escape game

Le dossier Rosenfeld

Thème
Horreur | Gore
Durée
70 min
Nombre de joueurs
2 à 6 joueurs
Niveau
Pour débuter
Immersion
👌 Parfait
Âge
dès 16 ans
40 %
Fouille
25 %
Manipulation
35 %
Réflexion

Après trois premières créations à Montpellier – aujourd’hui fermées –, puis quatre aventures à Toulouse, en juillet 2025 l’enseigne d’escape game Skryptic a décidé de s’essayer à un genre qu’elle n’avait encore jamais effleuré : l’horreur.

En octobre 2025, nous voilà devant l’adresse toulousaine du 14 port Saint-Étienne pour éplucher « Le dossier Rosenfeld ». Alors que nous grimpons quelques marches, la tension monte d’un cran tandis que la luminosité chute radicalement. À la lueur de deux bougies et d’une lanterne, nous apercevons un vieux grimoire…

Le scénario

« Lors du réaménagement d’un escape game en plein centre de Toulouse, les travaux ont mis en évidence une cloison étrange, manifestement ajoutée bien après la construction d’origine. En l’ouvrant, les ouvriers sont tombés sur une porte massive en chêne, encore scellée de cire rouge et datée de 1925.

Derrière ce battant oublié depuis un siècle : une demeure condamnée, et un dossier que le cabinet notarial toulousain vient tout juste de rouvrir. Cent ans jour pour jour après la fermeture officielle, vous êtes conviés à un étrange rendez-vous sur place. Reste à savoir qui osera franchir le seuil. »

« Une peur cinématographique et théâtrale »

« Le dossier Rosenfeld » est destiné aux plus de 16 ans et vous réserve quelques beaux jumpscares, certes, pour autant on perçoit rapidement que la volonté de ses créateurs n’est en aucun cas de terroriser les joueurs. Sur son site web, Skryptic prend d’ailleurs la peine d’expliquer assez longuement sa démarche : « Cette salle suscite des frissons, mais sans excès : aucune scène extrême ni traumatisante. [...] Notre volonté est d’offrir une peur cinématographique et théâtrale. [...] N’ayez donc pas les attentes des salles les plus radicales qui poussent la peur jusqu’à ses limites : ici, l’horreur se vit comme une expérience immersive et maîtrisée. » Ces quelques lignes résument assez bien ce qui vous attend : un parcours immersif entre maison hantée et jeu d’évasion, entre cinématiques horrifiques animées par un acteur et énigmes à résoudre pour faire progresser l’intrigue.

Afin de valoriser au mieux ses quelques cinématiques, Skryptic a mis en place un système intelligent, qui permet de contrôler l’angle de vue avec lequel les joueurs profitent de ces scénettes théâtralisées, tout en s’assurant qu’ils ne gênent jamais le ou la comédienne. Ces cinématiques sont simples mais efficaces, portées par une accessoirisation de personnage assez impressionnante et troublante mais aussi par les décors, qui du début à la fin sont très soignés, jolis et convaincants. Cela étant dit, la séquence qui nous a le plus marqués ne fait pas intervenir d’acteur : cette démonstration technologique hyper esthétique se dévoile à la fin de la partie, achevant les 70 minutes de jeu avec brio. L’immersion sonore n’a pas non plus été oubliée : puissante, elle donne la chair de poule et accentue l’impression de menace constante.

Même s’ils sont souvent simples, de nombreux casse-têtes jalonnent « Le dossier Rosenfeld ». Skryptic a opté pour un gameplay d’exploration et de collectes d’objets, très classique dans ce genre d’expérience mais qui une fois de plus ici fonctionne à merveille. La fouille domine donc les débats, juste devant la réflexion puis les manipulations. En fait, les manipulations sont bel et bien présentes mais leur principe est la plupart du temps extrêmement basique ; elles pourront même devenir un poil répétitives puisque dans la grande majorité des cas il s’agira simplement de poser un objet sur un emplacement précis. Toutes les énigmes sont fluides, sous réserve de bien fouiner partout et méticuleusement, ce qui dans l’obscurité qui tamise les pièces n’est pas toujours facile.

Un second chapitre bientôt ?

La narration n’est pas mise de côté dans « Le dossier Rosenfeld », qui propose une histoire assez forte rythmée par des rebondissements. Des audios se déclenchent régulièrement lorsque l’on découvre un nouvel espace, grâce auxquels l’enseigne déroule son intrigue, un peu à l’image d’une visite guidée qui serait menée par l’un des protagonistes. Un storytelling très artificiel finalement, qui s’intègre mal à la situation que nous vivons, mais ici l’objectif est ailleurs : Skryptic souhaite avant tout que son récit soit intelligible sans que nous ayons à réfléchir, que notre déambulation soit agréable, que nous nous laissions porter. C’est d’ailleurs aussi à la voix que le ou la game master pourra vous aider si besoin, à une exception près, dans une zone en particulier : le système de GM se fond alors parfaitement dans le scénario, donnant vie à un autre personnage capital et ajoutant par la même occasion une hypnotisante dose de magie noire.

« Le dossier Rosenfeld » est une mission que l’on recommande notamment à celles et ceux qui ne sont pas fans du genre horrifique mais qui en sont tout de même curieux, qui aimeraient avoir le courage de se lancer mais n’osent pas. Ici, le degré d’horreur est mesuré, maîtrisé, prétexte à de belles scènes. Le but n’est jamais de vous pétrifier de peur mais au contraire que vous gardiez les yeux grands ouverts pour assister à ces quelques cinématiques joliment mises en scène et à cet effet wahou final marquant.

À la fin de l’aventure, « Le dossier Rosenfeld » ne sera pas tout à fait clos… La room s’achève sur un ultime twist, laissant entrevoir une suite sur laquelle Skryptic espère pouvoir se pencher à l’occasion d’un second chapitre prochainement.

Mélanie Vives par Mélanie Vives

Avis de la communauté : 95% de satisfaction

20 joueurs ont donné un avis sur ce scénario. 15 joueurs l'ont ajouté à leur todo-list.

 Histoire et cohérence du scénario
9.6/10
 Décors et immersion
9.8/10
 Qualité des énigmes
9.1/10
 Fun
9.2/10
 Accueil et game mastering
9.7/10