Le Hollandais volant : l’ultime malédiction

Originaire de Montpellier, Skryptic s’est implanté à Toulouse fin 2019, dans le quartier du port Saint-Étienne. L’enseigne y propose plusieurs aventures aux univers très différents, dont « Le Hollandais volant : l’ultime malédiction », ouverte en 2023 et récompensée d’un Escape Game Award en 2024 dans la catégorie meilleure nouveauté en Occitanie.

Dans cette salle inspirée de la légende maritime du célèbre vaisseau fantôme Le Hollandais volant, condamné à errer sans jamais atteindre la terre ferme, Skryptic nous invite à monter à bord pour percer les secrets de sa malédiction. Nous avons eu la chance d’embarquer en octobre 2025.

Le scénario

« Certaines légendes sont bien plus réelles que l’on ne pourrait le croire. L’une d’elles raconte que le célèbre vaisseau fantôme, le Hollandais volant, tente éternellement d’atteindre la terre ferme. Hélas, une ancienne malédiction l’en empêche.

Retrouvez-vous à bord du mystérieux navire rempli de ses sombres secrets. Découvrez l’histoire de la malédiction et aidez l’équipage à trouver la paix tant attendue. »

Une immersion ambitieuse mais en demi-teinte

Les décors du « Hollandais volant : l’ultime malédiction » comptent parmi les points forts de cette expérience. Skryptic a visiblement misé sur une direction artistique ambitieuse : atmosphère soignée, effets spéciaux bien dosés, quelques mécanismes spectaculaires… L’ensemble est agréable à parcourir et donne envie d’explorer.

Pour autant, malgré ces qualités, on ne se croit jamais vraiment à bord d’un bateau. Le problème n’est pas dû aux finitions mais plutôt à quelques décisions de game design qui viennent régulièrement écorner la crédibilité des lieux. Par exemple, un espace est censé se trouver à ciel ouvert, mais demande pourtant d’interagir avec des éléments fixés directement sur les murs. À un autre moment, une porte coulissante apparaît dans une zone supposée bien plus brute, un détail qui rompt là aussi un peu l’illusion et laisse à penser que certains choix ludiques ont été faits au détriment de la vraisemblance du décor.

Le game mastering accentue cette impression : volontairement décalé et humoristique, mené à la voix, il fonctionne très bien en termes de plaisir de jeu, mais les indices ne sont jamais intégrés au sein de la narration. Résultat : la mission reste fun et rythmée, mais si l’on recherche une immersion totale on reste sur sa faim.

Conçu pour marquer les esprits

Le jeu démarre de manière asymétrique, tous les joueurs n’étant pas dans la même posture. La première partie est très classique : les énigmes y sont nombreuses, coopératives, accessibles, et elles s’enchaînent avec fluidité. L’une d’elles se rapproche de la poésie, ce qui la rend assez originale.

Le cœur de la partie repose davantage sur des manipulations liées au lieu dans lequel on évolue. Les actions s’enchaînent alors de façon cohérente avec la situation et la progression de l’intrigue. Un instant important, conçu pour marquer les esprits, se révèle prometteur. En pratique, une seule personne agit vraiment à la fois, parfois deux, ce qui peut générer quelques longueurs si l’exécution prend du temps. Certaines étapes sont intuitives, d’autres un peu moins, entraînant une alternance de séquences rapides et de passages plus laborieux.

La dernière phase du jeu, en revanche, se compose d’actions simples et brèves qui accélèrent la cadence et concluent l’aventure de manière efficace.

« Le Hollandais volant : l’ultime malédiction » est une room portée par de jolis décors et quelques idées ambitieuses. L’expérience est dynamique et divertissante, soutenue par une histoire qui guide clairement la progression. Certains choix de game design nuisent toutefois à la crédibilité de l’ensemble selon nous, et quelques passages moins intuitifs peuvent casser l’élan des équipes qui embarqueront à bord de ce bateau condamné à errer sur les flots. Pour le délivrer, à vous de contrecarrer la malédiction !