The Lost Kingdom (El Reino Perdido)

Petra fait partie des enseignes d’escape game installées à Bilbao, ville portuaire industrielle située au Pays basque, au nord de l'Espagne. Elle propose une seule salle au sein de son local : « El Reino Perdido », soit « The Lost Kingdom » en anglais, ou « Le royaume perdu » en français. Un nom qui fleure bon l’aventure…

Le scénario

« Après de longues recherches dans la ville de Pétra, mon collègue, le célèbre archéologue Jean Louis Burckhardt, a repéré l'emplacement du trésor que les Bédouins ont caché il y a des siècles : l'inestimable corne d’ivoire sculptée. Mais... depuis sa dernière lettre, il y a quelques jours, plus personne n'a de nouvelles de lui. Il m'a dit qu'il était suivi et qu'il ne faisait confiance à personne d'autre qu’à moi, et que s'il lui arrivait quelque chose je devais envoyer mon équipe sur ses traces. Ce moment est arrivé… »

La célèbre cité nabatéenne de Pétra

Jean Louis Burckhardt a réellement existé ! Cet explorateur suisse s’est fait connaître au début du 19e siècle lorsqu’il a découvert la célèbre et iconique cité nabatéenne de Pétra, localisée au sud de l’actuelle Jordanie, qui était alors oubliée depuis quasiment mille ans… Grâce à ces éléments biographiques et au nom de l’enseigne, on se doute ainsi de la région du monde que « The Lost Kingdom » nous invite à explorer.

Notez que cette room est disponible en deux versions : « initial » et « full ». Jusqu’à l’été 2022, n’existait que la version « initial », qui affiche une durée de 90 minutes. Mais c’était sans compter sur la volonté des créateurs de muscler leur jeu en lui ajoutant une dernière partie de 30 minutes. Ainsi la version « full » s’étale-t-elle sur deux heures ! Elle est donc plus complète et c’est sans hésiter celle que nous vous conseillons de tester.

Dans le scénario imaginé par Petra, Jean Louis Burckhardt est à la recherche d’une mystérieuse corne d’ivoire sculptée qui, selon ses études, le mènerait ensuite jusqu’à un fabuleux trésor. L’histoire s’articule donc autour de deux étapes distinctes, une structure que le jeu épouse lui aussi : le mode « initial » s’arrête lorsque vous avez la corne en main, mais en choisissant la version « full » votre aventure se poursuivra avec la recherche du butin.

Voyages et dépaysement

« The Lost Kingdom » est dense, très dense ! La partie est composée d’une multitude d’actions à accomplir et d’énigmes à résoudre, mettant nettement plus l’accent sur la réflexion et les manipulations que sur la fouille. Vous ne croiserez aucun cadenas mais profiterez de pas mal d’éléments électroniques dissimulés. Le jeu est très fluide pour qui prend le temps d’observer tout en détail, même s’il demande concentration et méthode parfois, et donc un peu de patience. Un partage des tâches pourra s’effectuer de manière naturelle car les énigmes s’y prêtent régulièrement, notamment lorsqu’elles sont organisées en ateliers disséminés au quatre coins des décors. 

L’intégration des étapes à l’intrigue est toujours facilitée lorsque l’action se déroule au cœur de sites archéologiques inexplorés et protégés dont on doit réussir à révéler les secrets. Cependant, même quand elle n’est pas portée par cette thématique, l’enseigne se débrouille pour que son jeu soit cohérent, à l’exception d’un passage qui nous a semblé moins travaillé de ce point de vue, et donc moins réussi.

De la même manière, l’immersion est inégale, mais ce que l’on retient essentiellement c’est qu’elle se révèle assez exceptionnelle à un moment en particulier, durant lequel « The Lost Kingdom » réussit plus que jamais à nous faire voyager grâce à ses décors et à sa mise en scène. Le voyage est d’ailleurs le maître-mot de cette expérience, qui nous a dépaysés et surpris lorsqu’on ne s’y attendait pas forcément… Ne reste plus qu’à attraper votre chapeau en feutre et votre fouet, direction  ̷P̷ét̷r̷a̷ ̷  Bilbao !