Le 15 mars dernier, à cause de la crise sanitaire liée au Covid-19, toutes les enseignes d’escape game de France, considérées comme des « commerces non-essentiels », avaient été contraintes de fermer leurs portes. En région parisienne, ce baisser de rideau avait duré trois mois, durant lesquels les établissements de jeux d’évasion n’avaient donc enregistré aucun revenus. À l’époque, pour soutenir les nombreuses enseignes en difficulté financière, nous avions lancé l’initiative « Aidez les escape games ».

Depuis mardi 6 octobre, les enseignes d’escape game de Paris et de la petite couronne, zones d'« alerte maximale », ont à nouveau dû fermer, et ce pendant au moins 15 jours. Parmi elles, peu sont éligibles à des aides étatiques, beaucoup sont aujourd’hui exsangues et peinent à payer leur loyer, qui représente une charge très importante. Malgré leur réouverture cet été et ce début d’automne, les établissements n’ont pas fait le plein et, même si une drastique charte sanitaire, « Jouons en confiance », est désormais appliquée dans la plupart des enseignes, le retour du public fut assez timide.

Face à cette situation qui les place à nouveau dans une position très compliquée, 17 enseignes parisiennes ont, en début de semaine, déposé une requête en référé-liberté auprès du tribunal administratif de Paris, visant à annuler leur fermeture. Ce recours ayant échoué, elles prévoient maintenant de se tourner vers le Conseil d'État.

Ce jeudi 8 octobre, toutes les enseignes implantées à Paris et dans la petite couronne, qui sont au nombre de 62, lancent par ailleurs un appel à l’aide par le biais d'un communiqué à découvrir ci-dessous.


Communiqué

#LibérezLesEscapeGames Doit-on laisser mourir les Escape Games dans l’ignorance ?

Paris, le 8 octobre 2020 – Nous n’avons pas un porte-parole de la notoriété de Philippe Etchebest. Nous n’avons pas le poids politique du Puy-du-Fou. Nous ne sommes pas un grand groupe côté au CAC 40. Nous représentons une activité récente dont certaines enseignes sont si jeunes qu’elles ne peuvent prétendre à (presque) aucune aide. Nous, les 62 enseignes d’Escape Game de Paris et de la petite couronne, devons fermer nos portes depuis le 6 octobre 2020 en dépit du bon sens.

Alors que cinémas, théâtres, musées, restaurants de la région sont à ce jour toujours ouverts, qui trouvera cohérent que nous soyons forcés de tirer le rideau ? Alors que :

  • Le port du masque pour tous et en toute circonstance y est imposé et que le lavage des mains de chacun dès leur arrivée y est généralisé. Par ailleurs, ce sont des espaces vastes avec peu de personnes. Bien au-dessus de la barre recommandée de « 1 personne pour 4 m² ».
  • L’Escape Game représente une activité pratiquée par une sphère d’amis, une même famille, en groupe de 5 à 6 personnes maximum, sans se mêler à un autre groupe.
  • Nous ne sommes pas un lieu proposant de l’alcool ou un repas. Le respect des gestes barrières y est total et permanent. Peu de commerces peuvent s’en targuer.

Pousser des entreprises françaises à la faillite par méconnaissance de leur activité, c’est irresponsable !

Nous avons pleinement conscience de la situation sanitaire qui touche notre pays. Nous sommes des citoyennes et citoyens responsables. Nous ne faisons pas passer la croissance économique avant la santé des plus fragiles. Nous avons d’ailleurs attendu jusqu’au 22 juin 2020 pour pouvoir rouvrir, sans se plaindre de l’incohérence de cette décision ou faire preuve d’impatience. Nous avons été collectivement solidaires pour nous assurer du respect total du protocole sanitaire dès notre réouverture. Nous avons même constitué notre propre charte Jouons en Confiance, allant bien au-delà des recommandations du ministère du Travail.

Que devons-nous faire de plus pour être considérés ? Veut-on laisser mourir des petites sociétés qui investissent en France et sont génératrices d’emplois sur le territoire national car on ne les connaît pas et qu’on les a placées dans une catégorie fourre-tout d’établissements recevant du public ?

Monsieur Jean Castex, Premier ministre, Monsieur Olivier Véran, ministre de la Solidarité et de la Santé, Madame Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, Madame Anne Hidalgo, maire de Paris, Mesdames et Messieurs les maires des communes du Val-de-Marne, des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis, Monsieur Didier Lallement, préfet de police de Paris, n’abandonnez pas nos loisirs de proximité car encore méconnus des pouvoirs publics.

Réagissez, #LibérezLesEscapeGames.