Atlantropa
Histoire | Patrimoine culturel
2 à 6 joueurs
Intermédiaire
👍 Très bien
25 à 45€/joueur
Anglais, Français
Fouille
Manipulation
Réflexion
Les créateurs d’Odysseus, enseigne d’escape game installée dans le centre de Lyon, ont eu la bonne idée d’exploiter une trame narrative commune à leurs trois aventures. Ainsi, dans cet établissement situé près du parc de la Tête d’Or, à chaque fois vous voyagerez dans le temps pour contrecarrer les plans de l’organisation Iris ! Il s’agira d’ailleurs, autre particularité très originale, de marquer le maximum de points non seulement en remplissant une mission mais également en accomplissant des quêtes annexes.
Après avoir exploré l’histoire dans « Soviet » et « Pandémie », nous voici cette fois en infiltration chez un tristement célèbre architecte dans la salle « Atlantropa ».
Le scénario
« Voyageurs, voici le briefing de mission. Vous partez à Burghausen en 1941, dans le château de Herman Sörgel. Anomalie identifiée : les Allemands se sont lancés dans la construction d’un barrage gigantesque afin d’assécher la Méditerranée. Notre intrépide collègue et aventurier Pr. Jones étant coincé sur un tournage en Amérique, c’est à vous que revient la tâche de déjouer les plans de Herman Sörgel. Bonne chance, voyageurs. »
Voyage en Nazis
Aussi ubuesque que cela puisse paraître, dans les années 1920 un homme était convaincu qu’assécher la Méditerranée afin de créer et investir de nouvelles terres était une bonne idée. Ce projet, qui portait le nom d’Atlantropa, consistait notamment à construire plusieurs barrages hydroélectriques à des endroits stratégiques. Dans l’existence alternative imposée par Iris, la vision de Herman Sörgel est en passe de devenir réalité, mise en œuvre par les Nazis... « Il faut absolument trouver un moyen de les en empêcher, s’inquiète Odysseus. Fouillez le passé de cet ingénieur dément pour comprendre comment le projet Atlantropa a pu voir le jour. Découvrez son secret et sauvez le monde. » Telle sera donc votre mission.
Celles d’Odysseus démarrent toujours à l’intérieur du Télémaque, une machine au design steampunk dont les joueurs eux-mêmes sont aux commandes. On a particulièrement apprécié cet effort de mise en scène : même si les effets spéciaux auraient mérité d’être poussés plus loin pour que l’on y croie entièrement, cette séquence opère une précieuse transition immersive entre réalité et fiction. Après avoir effectué quelques réglages, nous poussons la porte de cette cabine magique et nous retrouvons dans la vaste pièce de vie de Sörgel, en Bavière…
Sauf exception, « Atlantropa » propose un rythme assez lent : cette room ne compte pas tant d’énigmes que cela, mais elles demandent régulièrement d’effectuer un ping-pong entre un bon nombre d’éléments différents pour en tirer de salvatrices conclusions. La tâche n’est pas toujours évidente ! Souvent, il sera nécessaire d’avoir une vision globale des informations à disposition avant de passer à l’action. Ce gameplay pourra engendrer quelques flottements, qui sont compensés par des « moments eurêka » forcément très réjouissants.
Même s’ils ne sont pas toujours impeccablement intégrés à la narration et nous plongent moins dans une mission cambriolage réaliste que dans un jeu d’énigmes grandeur nature sur le thème de l’impérialisme nazi, ce qui ne favorise pas l’immersion, les casse-têtes sont bien ficelés et bien réalisés.
Le secret de l’architecte allemand
La découverte du secret de l’architecte allemand, évoqué plus haut, débouchera sur un twist dont le principe est partagé par toutes les salles de l’enseigne. Même si elle ne fera pas office d’effet wahou pour qui a déjà joué au moins une fois à Odysseus, cette ingénieuse initiative est toujours aussi exaltante. Disons que, comme tous les escape games de l’enseigne lyonnaise, cette aventure est aussi un prétexte pour revisiter d’autres pans de l’histoire, et pas uniquement géopolitique...
L’immersion proposée par « Atlantropa » est très bonne. La surface exploitée est vaste, et il faut bien cela lorsque l’on promet à ses joueurs de fouler le sol d’un château ! Malgré la taille de la room, nous avons eu du mal à nous sentir réellement dans une forteresse. Une chose est sûre néanmoins, en entrant dans cette pièce de vie aérée, bien meublée et décorée, vous comprendrez immédiatement que vous avez mis les pieds chez un militant nazi qui, à ses heures perdues, se prend pour un chef de guerre...
Odysseus a soigné son game mastering, que l’on peut qualifier de vivant. Vous serez épaulé par un ou une collègue complice, comme si votre équipe était composée d’un joueur supplémentaire qui a la possibilité de vous aider à distance si besoin, par le biais d’un haut-parleur portable. Ce système pourra donner lieu à quelques échanges oraux, rendant la partie d’autant plus sympathique. Constamment dans la peau de son personnage, votre GM sera d’ailleurs à l’origine de plusieurs quêtes annexes qui vous pousseront à fouiller les lieux de fond en comble. Si la fouille n’est pas votre fort, vous aurez l’occasion de vous rattraper avec une mission secondaire exigeant de bonnes connaissances en pop culture… ou bien avec une autre quête, un peu plus étonnante, permettant d’engranger des points en réalisant des actions. Vous l'aurez compris, ce ne sont pas les objectifs qui manquent !
Les trois épisodes d’Odysseus peuvent être effectués dans l’ordre de votre choix, et « chacun d’entre eux vous donnera accès à des éléments différents de l’intrigue », précise l’enseigne. Terminer les trois rooms, c’est découvrir le dénouement de l’affaire, dont vous serez une fois de plus les acteurs…
Avis de la communauté : 86% de satisfaction
70 joueurs ont donné un avis sur ce scénario et 35 joueurs l'ont ajouté à leur todo-list.