Salle définitivement fermée en mars 2024.
Thème
Tension | Paranormal
Nombre de joueurs
3 à 6 joueurs
Niveau
Difficile
Immersion
Assez bien
Prix
23 à 32€/joueur
Âge
dès 16 ans
40 %
Fouille
30 %
Manipulation
30 %
Réflexion

Cinevasion propose trois escape games projetant les joueurs au sein de scénarios de films. L’enseigne du 15e arrondissement de Paris, tout près de la station de métro Falguière, abrite par ailleurs une salle de projection privatisable, une excellente initiative.

« Panique à ToonCity » explore le genre du dessin-animé, « Le voyage intérieur » celui du fantastique. La salle « Cauchemar en chambre 7 », qui est déconseillée aux moins de 16 ans, promet quant à elle de nous faire vivre un film d’horreur. Nous nous dirigeons vers le -1, où l’iconique moquette rouge-orangée du glaçant long-métrage « Shining » habille le sol…

Le scénario

« Vous aimez les films d’horreur ? Et si l’on vous proposait d’exaucer le plus cher de vos vœux : entrer dans le film ! Ne plus voir l’angoisse sur grand écran, mais la vivre réellement. Le docteur Zibn, chirurgien de grand talent mais un peu dérangé, vous accueille dans sa clinique pour cette expérience immersive. Vous hésitez ? Rassurez-vous, tout cela est pour de faux. Enfin, c’est le docteur Zibn qui nous l’assure : car à bien y réfléchir, on voit beaucoup de candidats entrer dans sa clinique, mais très peu en sortir… »

Un remake du film « Seven »

Les germanophones auront sans doute compris que « Zibn » se prononce comme « sieben », qui signifie « sept » en allemand… Bandeau sur les yeux, nous entrons dans l’antre de monsieur Sept pour ce qui s’annonce être un remake du film « Seven ». La mise en scène initiale est assez déroutante et intéressante, surtout pour une partie de l’équipe.

Les décors proposés par « Cauchemar en chambre 7 » sont corrects. Nous sommes plongés au cœur d’un grand classique du monde de l’escape game : l’atelier d’un serial-killer tendance fac de médecine. Ce chirurgien chtarbé a une conception particulière de la décoration d’intérieur et affiche des goûts très spéciaux. Il a imaginé des épreuves que les joueurs doivent passer s’ils veulent sortir vivants, qui prennent la forme de petits ateliers dispersés ici et là dans l’espace de jeu. Partant de ce présupposé, le nombre de cadenas ne choque pas plus que ça : c’est le moyen choisi par le docteur Zibn pour valider la plupart de ses casse-têtes mortels.

À noter que malgré tous ces cadenas, « Cauchemar en chambre 7 » parvient à intégrer au jeu quelques manipulations. Deux d’entre elles sont d’ailleurs assez originales.

Des énigmes volontairement contre-intuitives

Passé ces points positifs, la salle nous a plutôt déçus.

« Cauchemar en chambre 7 » dévoile une ambiance creepy et malsaine, certes, mais cet escape game ne fait absolument pas peur – parole de poules mouillées. C’est un comble lorsqu’on promet de projeter les joueurs au cœur d’un film d’horreur, de « ne plus voir l’angoisse sur grand écran mais la vivre réellement ». Attendez-vous plutôt à une atmosphère de thriller psychologique. Quelques cris et rires sardoniques retentissent de temps à autre dans la salle, ce qui nous a paradoxalement paru décrédibiliser l’immersion, sans doute parce que cette mise en scène est assez cliché.

Mais c’est surtout le jeu qui, selon nous, n’est pas à la hauteur. Son principal défaut, c’est la contre-intuitivité de plusieurs de ses énigmes. L’une d’elles, sur laquelle nous avons passé dix bonnes laborieuses minutes, nous a particulièrement marqués : des indications aiguillant sur sa méthode de résolution sont affichées juste à côté du mécanisme lié, mais il faut les prendre en compte dans un sens de lecture qui est tout sauf commun. « C’est volontairement contre-intuitif, répond notre game master. Le but, c’est d’embrouiller les joueurs. »Même remarque concernant une manipulation pas très compliquée à réaliser, mais dont le fruit est ensuite très difficile à récolter. Réponse : « C’est fait exprès. »Dans cette salle, pas mal d’étapes sont donc pensées pour que les équipes galèrent, or notre impression est que ce parti-pris se fait souvent au détriment du fun. Car ces situations pourront in fine générer pas mal de frustrations…

Sept ateliers, sept péchés

Les énigmes sont réparties en sept pôles, chacun représentant un péché capital. Ce concept a donné naissance à une bonne idée, qui n’est pas vraiment un casse-tête mais plutôt un dispositif étonnant qui remplit parfaitement son rôle car il nous met directement face à un péché que l’on doit surmonter. Le reste est moins convaincant : soit on reconnaît indirectement le péché concerné par le casse-tête car il utilise des objets qui l’évoquent, soit on ne le reconnaît pas, ce qui n’est par ailleurs pas dérangeant pour remplir la mission.

Le début de l’expérience est coopératif, en revanche lors d’une partie de cette phase préliminaire vous serez amenés à agir parallèlement plutôt que conjointement. Il est donc possible que vous soyez à l’arrêt pendant quelques minutes, le temps que votre ou vos coéquipiers remplissent leurs tâches, sans quoi vous ne pourrez pas progresser.

Cinevasion a été beaucoup plus inspiré en propulsant les joueurs dans le monde coloré et farceur des toons. Si vous souhaitez découvrir cette enseigne, nous vous conseillons donc de commencer par « Panique à ToonCity », une salle originale qui repose sur d’excellentes bases.

Mélanie Vives par Mélanie Vives

Avis de la communauté : 75% de satisfaction

52 joueurs ont donné un avis sur ce scénario et 25 joueurs l'ont ajouté à leur todo-list.

 Histoire et cohérence du scénario
7.7/10
 Décors et immersion
7.3/10
 Qualité des énigmes
7/10
 Fun
7.3/10
 Accueil et game mastering
8.3/10