Les derniers Templiers

Cette fois, l’invitation est venue de l’ordre des Templiers… Les héritiers secrets de cette milice, fondée au 12e siècle pour escorter les pèlerins sur le chemin de Jérusalem pendant les croisades, nous ont convoquées au Donjon pour une épreuve initiatique pas comme les autres.

L’enseigne parisienne n’a pas choisi cette thématique au hasard. L’établissement a installé ses escape games tout près de la place de la République, dans un quartier qui fut justement l’un des repaires du célèbre ordre. « Un majordome sera dépêché pour vous accueillir au croisement de la rue du Faubourg du Temple et de la rue de Malte », nous précise-t-on. Des noms qui nous plongent d’ores et déjà dans l’ambiance… L’homme nous guide jusqu'au sanctuaire de la milice.

Le scénario

« Répondez à l'invitation exceptionnelle de l'ordre des Templiers, cet ordre qui a traversé les siècles dans l'ombre. Ils vous ont sélectionnés pour passer leur initiation et démontrer votre valeur en tant que chevalier. Les épreuves se dérouleront dans un ancien donjon, mêlant vestiges médiévaux et rénovations, renfermant toujours un trésor au plus profond de son enceinte. »

Raviver l’ordre et protéger son trésor

En 1314, Jacques de Molay, le dernier grand-maître de l’ordre du Temple, périt sur le bûcher. Avec lui s’éteignent les Templiers. En ce jour de mars 2024, on nous propose de faire nos preuves pour intégrer leurs rangs, de raviver ce mouvement… et éventuellement de protéger son magot, caché entre les murs du Donjon depuis une éternité.

Juste avant que notre mission ne débute, le majordome nous informe de l’existence d’une quête annexe : trois reliques sont dissimulées au sein de l’espace de jeu. Pour les retrouver, il faudra être doté d’un bon sens de l’observation, mais aussi faire preuve d’un peu de réflexion.

Enfin, le majordome précise que durant l’aventure nous serons amenées à faire des choix. « Chacun de ces choix influencera votre destin », annonce le scénario officiel sur le site web du Donjon. Nous avons été finalement assez déçues par cet aspect, qui à notre avis manque de profondeur : les deux embranchements possibles n’ont pas vraiment d’implication sur les énigmes ni sur l’intrigue. En réalité, ils ne serviront qu’à qualifier votre parcours lors du debriefing.

L’essentiel du jeu est linéaire et se partage à peu près à parts égales entre fouille et manipulations, laissant la réflexion légèrement en retrait. Le point fort de l’expérience est à chercher du côté de ses décors, aussi beaux que variés. Vous traverserez des environnements aux atmosphères différentes et très réussies. Nous gardons notamment en mémoire une jolie machine qui, une fois activée, s’anime de manière impressionnante pour laisser place à un surprenant passage secret... 

Pour dépasser les obstacles auxquels vous ferez face, vous devrez être curieux et curieuse. Car si les casse-têtes ne sont pas très complexes, et même tout à fait adaptés à celles et ceux qui découvrent les escape games, il faudra avoir un œil sur tout et fouiller minutieusement, visuellement comme physiquement, les pièces rencontrées. Le cas échéant, le rythme pourra s’en trouver haché et la fluidité de la partie en prendre un coup. Le diable se cache dans les détails !

Avis aux passionnés d’histoire

Les détails, justement, ne nous ont pas tous entièrement convaincues. On pense par exemple à ce mécanisme à la connectique très apparente, installé dans un coin alors qu’on aurait pu espérer une résolution plus spatiale, plus élégante. Ou encore à cette manipulation qui a selon nous un peu de mal à s’inscrire au sein du scénario, qui demande de faire fonctionner un appareil de communication alors que l’on ne s’adresse pas vraiment à quelqu’un. Mais aussi à cet événement qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe à un moment du jeu.

« Les derniers Templiers » a cependant la bonne idée de proposer une interaction avec un personnage : parce qu’elle insuffle un peu de vie et d’humour, cette séquence est amusante et marche bien.

Le final est à double tranchant : exaltant, original, enrobé dans un dispositif qui sort de l’ordinaire… mais parasité par une bande son semblant donner des consignes qui en réalité ne sont pas à suivre. L’une d’entre nous est ainsi restée figée, cherchant en vain à agir pour répondre à ces injonctions, au lieu de profiter de cette ultime action censée être vécue comme un instant d’union collective. On vous déconseille d’ailleurs de former une équipe de plus de trois ou quatre wannabe Templiers pour que tout le monde puisse y prendre part sans se gêner.

Avis aux passionnés d’histoire : la room s’appuie sur des faits historiques pour construire quelques-unes de ses énigmes, ce dont on ne se rend pas forcément compte en jouant mais qui plaira à coup sûr aux plus érudits d’entre vous.