Le magasin de jouets

L’année 2024 aura été celle du renouveau pour Masterio, avec l’ouverture d’une deuxième aventure en novembre, « Le magasin de jouets ». À moins que l’événement à ne surtout pas louper soit l’inauguration, au printemps 2025, d’un nouveau mini escape game dans les toilettes de l’enseigne du 14e arrondissement de Paris ?

Quelques jours avant notre test, fin mai 2025, « Le petit coin-coin », une sombre histoire de méchant Canard WC exigeant une rançon en BitCoinCoin, avait en effet été remplacé par un nouveau jeu, « L’abattant », clin d’œil à la mission horrifique de One Hour. Résoudre quelques énigmes sera donc nécessaire pour pouvoir sortir des commodités… à moins que vous ne soyez tenté d’appuyer sur l’interrupteur de secours afin de couper court à cette expérience insolite.

Car après tout, le temps presse : un homme vient de disparaître et l’affaire de vous être confiée.

Le scénario

« Le marchand de jouets vient d’être kidnappé ! L’élite de la police scientifique n’étant pas disponible, c’est vous, les stagiaires, qui êtes envoyés sur place pour récolter les indices qui permettront de le sauver. Mais ce magasin recèle des secrets inattendus et votre enquête laissera bientôt place à une aventure extraordinaire… »

Un score à convertir en goodies

Nous voici à l’intérieur du magasin de jouets, que le kidnappeur a laissé intact. Au premier abord, rien ne dépasse. Tout semble rangé au millimètre près... La victime connaissait-elle son agresseur, raison pour laquelle aucune trace de lutte n’est visible ? Quoi qu’il en soit, les lieux nous laissent interrogatives : si le nom de la salle ne dévoilait pas leur nature, nous n’aurions probablement pas su dire avec certitude où nous nous trouvions… Un atelier de jouets ? Impossible, il n’y a pas d’outils. Une boutique ? On ne remarque ni étiquettes de prix ni caisse. Une petite galerie de collectionneur peut-être ? C’est finalement cette idée qui nous traverse l’esprit en entrant, une impression appuyée par les nombreux jouets exposés en vitrine ici et là, prêts à l’emploi et sans aucun packaging.

Même si le décor est très coloré, très agréable à examiner dans ses moindres et nombreux détails, l’immersion reste donc perfectible. La pièce est soignée, mais sans doute pâtit-elle de sa superficie, trop restreinte pour que l’on se projette vraiment dans un magasin comme dans ce qui s’ensuit. La room dans son entièreté n’est pas très vaste ; nous vous conseillons donc de jouer à quatre, pas davantage, et ce même si elle renferme un grand nombre d’énigmes.

« Le magasin de jouets » propose effectivement de nombreux casse-têtes ! L’aventure est entièrement non linéaire : avant de partir en mission, votre game master vous conseillera sans doute de vous partager les tâches, ce qui semble a priori indispensable pour venir à bout de toutes les étapes sans exception. Fort heureusement, la fin se veut plus rassembleuse : il sera alors temps de vous organiser en équipe afin de faire fructifier vos efforts plus ou moins individuels. Pendant cette ultime séquence très cadencée, il ne faudra pas commettre d’erreurs…

« Le magasin de jouets » n’est pas tout à fait un escape game classique : sa grande originalité, c’est que vous pourrez atteindre votre objectif sans pour autant avoir tout résolu – un super principe, qui permet à la plupart des groupes de profiter du jeu pendant sa durée maximale, soit 80 minutes. Le gameplay repose sur une barre de progression invisible, qui n’est donc jamais matérialisée nulle part mais qui, à l’issue de la partie, vous attribuera un score. En plus de flatter votre ego, ce score vous donnera accès, comme c’était déjà le cas avec la première salle de l’enseigne, à plus ou moins de goodies : badges, gobelets, magnets et autres stylos à l’effigie de la mascotte de Masterio. Des petits cadeaux et souvenirs qui font toujours plaisir !

Une expérience joyeuse et régressive

Les énigmes, présentes en grand nombre donc, sont toutes parfaitement ficelées et fluides. Il est même finalement étonnant d’en découvrir autant dans un espace aussi réduit. Avis aux amateurs et amatrices de fouille : « Le magasin de jouets » n’en contient que très peu. La grande majorité du temps, vous aurez toutes les cartes en main et il ne vous restera alors plus qu’à réfléchir, observer et/ou manipuler.

Ces casse-têtes prennent très souvent pour support des jeux et jouets qui ont été ou sont toujours aujourd’hui incontournables, ce qui rend l’expérience joyeuse et régressive. Ils sont assez variés pour qu’on ne se lasse pas, même s’il manque sans doute à cette room un effet wahou, qu’il concerne un mécanisme, un décor, une mise en scène ou un passage secret par exemple.

À noter que les premières minutes vous réservent quelques manipulations qui se démarquent : elles sont simples mais particulièrement cool et, comme annoncé dans le scénario officiel lisible plus haut, elles singent le métier de policier scientifique sans toutefois jamais tendre à un quelconque réalisme. D’ailleurs, même si on la perd malheureusement très vite de vue en raison du côté extrêmement abstrait des énigmes, « Le magasin de jouets » raconte bel et bien une petite histoire qui glisse du côté du fantastique grâce à un sympathique rebondissement. Ce twist est révélé un peu abruptement sans que soit laissé aux joueurs l’opportunité de le comprendre par eux-mêmes, ce qui aurait selon nous été appréciable étant donné le postulat de départ, qui nous place dans la peau d’enquêteurs.

Le game mastering a été réfléchi pour s’intégrer au mieux à l’univers exploité, par l’intermédiaire d’un système qui s’avère finalement à l’image de la création de Masterio : mignonne, soignée, bon enfant et saupoudrée d’une pointe d’humour. « Le magasin de jouets » ne se prend jamais au sérieux et son unique but, on le devine très rapidement, est que les joueurs retombent en enfance pendant 80 minutes.