Lost Asylum

« Lost Asylum », c’est la toute première création de l’enseigne d’escape game parisienne One Hour. Mais entre la salle qui a vu le jour en octobre 2015 et celle qui est proposée aujourd’hui, il y a un monde ! En effet, au fil des années ses énigmes ont très régulièrement été améliorées, et elle a en particulier connu une mise à jour majeure début 2024.

Nous nous sommes empressées d’aller retester cette expérience horrifique, qui reste encore aujourd’hui l’une des meilleures de Paris mais aussi l’une des plus terrifiantes. L’occasion de répondre à la question que l’on nous a déjà posée plusieurs fois : pour qui a découvert « Lost Asylum » dans les mois qui ont suivi son ouverture, ce qui est notre cas, cette V2 vaut-elle la peine d’y retourner ?

Le scénario

« 1952, un hôpital psychiatrique vient de fermer ses portes suite à un fait divers sanglant : un patient interné depuis de nombreuses années vient d’assassiner plusieurs médecins dans des circonstances encore inexpliquées. Depuis, on ne l’a jamais revu. Le temps a passé, et les vieux murs gardent leurs secrets, les cris résonnent encore, suintent de la souffrance accumulée, et de folles rumeurs circulent… Ceux qui ont eu la curiosité de s’approcher rapportent des faits étranges. Que se passe-t-il dans ce bâtiment abandonné ? »

Des interventions tétanisantes et osées

Nous arrivons rue Émile Lepeu et sommes rapidement conduites dans l’antichambre de l’asile, théâtre du briefing de mission mais aussi d’une mise en jambe parfaitement orchestrée. Sons, lumières, décor et rebondissement marquant… Le ton est donné : tout est d’ores et déjà fait pour nous perturber.

L’asile à proprement parler est dans cette droite lignée. « Ce qui est frappant est cette impression de se retrouver dans un film d’horreur », « une scénographie puissante sur le plan de l’immersion », « une sensation d’enfermement », « nous nous sommes sentis pris au piège au point de prendre certains objets de la pièce comme arme, au cas où », écrivait Rémi dans sa review de la V1. Tout ceci reste ô combien valable ! D’ailleurs, même si l’espace de jeu n’est pas immense, One Hour réussit à nous désorienter grâce à un aménagement malin, un peu à l’image de ce que l’enseigne avait poussé à l’extrême dans « L’abattoir ». La lumière, ou l’absence de lumière selon les cas, a été savamment dosée et peaufinée, et les pièces donnent la chair de poule…

Ce qui fait également dresser les poils, c’est cette présence constante. Le patient-assassin n’a jamais été revu depuis 1952, apprend-on dans les quelques lignes du scénario. Peut-être aurez-vous la chance, pourtant, de le croiser… Ses interventions sont parfois osées, il ne reculera devant rien pour vous effrayer ! Deux cinématiques nous ont particulièrement plu : elles sont très cinématographiques, inventives et tétanisantes.

La clé de votre évasion résidera donc dans votre capacité à surmonter stress et appréhension, à faire face à cet homme détraqué qui, plus de soixante-dix ans après, hante toujours les lieux.

Les énigmes de « Lost Asylum » font régulièrement appel à la fouille, qui domine légèrement le jeu. Elles sont souvent coopératives et obligent malicieusement à se risquer aux quatre coins de la room afin de collecter des informations ou objets. Les plus courageux pourront ainsi se répartir les tâches, les zones à scruter, les éléments à récupérer. Même si l’un des casse-têtes n’est pas évident à résoudre car il nécessite de repérer des détails très discrets, le reste est d’une grande fluidité. Pas de place au doute, avec un peu d’expérience on comprend instinctivement ce qui est attendu.  

Revenir pour la V2 si on a déjà joué la V1 ?

Pour qui a connu et aimé « Lost Asylum » dans les mois qui ont suivi son ouverture, ce qui est notre cas, cette V2 vaut-elle la peine d’y retourner ? Selon nous, oui !

Tout le début a radicalement changé, et la fin a elle aussi été un peu modifiée. Beaucoup d’interventions de comédien ont été ajoutées et les cadenas ont quasiment tous été remplacés par des mécanismes. L’idée directrice de gameplay a également subi une importante modification afin de mieux l’intégrer à la narration. Un changement à double tranchant, à la fois dommage car le twist de la V1, extrêmement surprenant, était incroyable à vivre ; et en même temps intéressant, car cette nouvelle version donne naissance à une séquence asymétrique assez marquante. En résumé, même si certains passages ont été sans surprises car on s’en souvenait très bien, on a adoré redécouvrir cet escape game qu’on avait déjà tant aimé à l’époque.

À noter que l’enseigne, quant à elle, ne conseille une seconde exploration de l’asile qu'aux joueurs qui s’y sont aventurés avant 2021. Le cas échéant, la mission risquerait d'être trop répétitive.

Découvrez le teaser vidéo de la salle « Lost Asylum » :