Escape game

Escape from the Prison

Thème
Évasion
Nombre de joueurs
1 à 20 joueurs sur 10 salles
Niveau
Intermédiaire
Immersion
Assez bien
30 %
Fouille
30 %
Manipulation
40 %
Réflexion

En décembre 2017 dans le quartier animé de Shinjuku, au cœur de la capitale japonaise, SCRAP a ouvert un établissement de cinq étages entièrement dédié aux jeux sous toutes ses formes : le Tokyo Mystery Circus. Le pionnier mondial de l’escape game y propose aussi bien des action games que des chasses au trésor, des jeux de piste indoor que des projection table mapping-games et… des jeux d’évasion bien sûr !

En décembre 2019, nous y avons testé « Escape from the Prison », dont le format est très original : vous n’aurez que dix minutes pour vous évader de votre cellule…

Conçue pour être jouée en équipe de deux, cette salle présente néanmoins l’avantage, pour celles et ceux qui voyagent seul, d’être accessible aux escape gamers solo. Jouer en duo avec un.e inconnu.e est également possible, il vous suffira de formuler cette demande à l’accueil du Tokyo Mystery Circus. Autre point intéressant : cette room existe en dix exemplaires identiques, si vous êtes nombreux vous aurez donc la possibilité d’organiser une battle. Jouez en parallèle et essayez de sortir avant vos amis !

Le scénario

« Vous avez été arrêté pour un crime que vous n’avez pas commis et avez été incarcéré à Mystery Prison, une prison de très haute sécurité. Alors que le jour de votre exécution approche, vous recevez un tuyau d’un informateur : “La rumeur dit que ce soir, il y aura une fenêtre de 10 minutes pendant laquelle tu pourras t’évader. Profite de l’occasion pour t’échapper de ta cellule. C’est ta dernière chance !” Êtes-vous capable d’ouvrir les serrures et de trouver les codes de la prison pour fuir cette terrible situation ? »

SCRAP s’attaque donc à la thématique la plus classique et universelle du monde de l’escape game : la prison. Un policier ou une policière vous enfermera à double tour, à vous de vous faire la malle en résolvant des énigmes…

Pour commencer, quelques mots sur le système de game mastering : contrairement à ce que l’on constate en Europe, à SCRAP le maître du jeu accompagne les joueurs à l’intérieur de la salle et y reste pour les observer et les aiguiller si nécessaire. La cellule de « Escape from the Prison » étant assez étroite, ici ce suivi s’effectue depuis l’extérieur. Ainsi, pendant notre partie, plusieurs GM qui n’avaient rien de spécial à faire car les rooms mitoyennes n’étaient pas occupées scrutaient nos faits et gestes à travers les barreaux ! La version anglaise du jeu présentant quelques différences avec la japonaise, dès que nous nous intéressions à un idéogramme, par exemple inscrit sur un mur, l’un des game masters s’empressait de nous rappeler que cela ne concernait pas nos énigmes.

Par ailleurs, en plus de ces indications orales, un écran est présent dans chaque geôle, sur lequel des indices défilent automatiquement. Au bout d’une minute, le premier indice apparaîtra, ce qui pourra vous aider si vous n’avez toujours pas résolu la première énigme, et ainsi de suite. Un système que nous avons déjà rencontré en France et dont nous ne sommes pas fan : si vous êtes en avance, ces indices ne vous serviront à rien, et si vous avez plusieurs casse-têtes de retard ils pourront être perturbants.

Joue-la comme Balkany

Vous avez bien lu, vous trouverez donc une télévision dans votre cellule. Le grand luxe ! Pourquoi pas (#jouelacommeBalkany). Mais ce n’est pas le plus surprenant : la pièce est par exemple décorée avec un célèbre tableau, ce qui n’a aucun sens dans un tel contexte et c’est bien dommage. On y trouve également d’étonnantes boîtes fermées par des cadenas, qui n’évoquent rien du monde carcéral non plus… Bref, en matière d’immersion, le Tokyo Mystery Circus se contente de peu.

Le jeu est dans cette droite lignée : les énigmes ne sont pas intégrées au scénario, elles ne sont que des prétextes pour vous faire cogiter et vous amuser, des barrières artificielles qui s’interposent entre vous et le chemin de la liberté. Ces casse-têtes ne sont pas, à une exception près, particulièrement originaux non plus. Ils sont un bon aperçu de ce que peuvent proposer les escape games de première génération.

La salle compte huit énigmes et vous délestera d’une dizaine d’euros par personne environ, soit 1€ la minute si vous finissez la mission juste à temps, ou 2€ la minute pour les habitués des jeux d’évasion qui, comme nous, s’évaderont assez rapidement…

Le grand sprint : adrénaline et joie décuplée

Présenté comme cela, « Escape from the Prison » ne donne pas spécialement envie. Pourtant, nous avons passé un très bon moment dans cette salle et cela est en grande partie à mettre sur le compte de son format et des émotions qu’il peut procurer. Lorsque vous entrez dans une room dont la durée est de 60 minutes max, un moment de flottement peut s’installer au début de la partie, le temps que tous les recoins de la pièce soient fouillés, que les premiers indices soient repérés, que vous trouviez le point d’entrée du jeu. Ici, vous n’aurez pas le temps pour ça : « Escape from the Prison » est à l’escape game ce que l’épreuve du 110 mètres haies est à l’athlétisme, un véritable sprint. Une fois dans les starting-blocks, il ne faudra surtout pas louper votre départ et effacer un à un les obstacles qui se présenteront à vous sans trébucher, être réactif, énergique, efficace… et garder votre sang-froid en cas de coup de mou, ne pas paniquer en voyant le chrono qui défile à toute vitesse !Dans de telles conditions, gonflé à bloc, résoudre chaque énigme délivre un shot d’adrénaline et la joie provoquée par la victoire finale en est décuplée.

Dans son Tokyo Mystery Circus, SCRAP propose ainsi un format original et intéressant qui vaut la peine d’être vécu au moins une fois. Dans cette même veine, l’enseigne a développé une salle sur un thème qui sied tellement bien aux Japonais qu’il n’y avait qu’eux pour avoir cette idée : dans « Escape from the Toilets of Despair », vous n’aurez que 15 minutes pour vous échapper des WC dans lesquels vous êtes enfermé !

Mélanie Vives par Mélanie Vives