Le palais de l'horreur
Horreur | Gore
2 à 6 joueurs
Intermédiaire
👌 Parfait
33 à 60€/joueur
dès 16 ans
Anglais, Français
Fouille
Manipulation
Réflexion
Fin mai 2022, nous avons testé ce que Deep Inside, enseigne du 19e arrondissement de Paris aux allures de librairie, appelle sa « full experience » : une aventure d’une durée totale de 2h30 qui permet de découvrir ses deux escape games l’un à la suite de l’autre, sans aucun temps mort ni coupure, grâce à une surprenante transition scénaristique qui relie directement les jeux entre eux. Un concept novateur, unique en son genre dans la capitale.
Si vous optez pour cette « full experience », à la fin de la room « Le magicien de Paris », bourrée de qualités, vous enchaînerez immédiatement et naturellement avec « Le palais de l’horreur ». Déconseillée aux moins de 16 ans car intensément flippante, cette seconde mission propose une immersion parfaite au sein de décors qui, parce qu’ils sont malicieusement agencés, insufflent une bonne dose d’originalité au jeu.
Une précision importante avant d’entrer dans les détails : au printemps 2022, cette salle horrifique a été considérablement modifiée – notamment la fin, qui a été entièrement revue. C’est cette V2 que nous avons jouée et que nous reviewons ici.
Le scénario
« Parc d’attraction abandonné, asile désaffecté, prison à l’abandon… Vous avez vu toutes les meilleures vidéos d’urbex sur YouTube ? À 30 mètres sous Paris se trouve un endroit particulier… Un vieux palais du rire abandonné. Si les enfants et familles adoraient venir s’y amuser il y a plusieurs années, il est aujourd’hui devenu l’endroit le plus inquiétant de la cité des Martyrs… En peu de temps, ce lieu est passé des éclats de rires aux cris d’horreur… Vous êtes loin d’imaginer ce qui se cache à l’intérieur. Vos émotions et vos peurs risquent d’être mises à rude épreuve, bon courage. »
Se jeter dans la gueule du clown
Pour celles et ceux qui n’ont pas lu la première partie de cet article en deux épisodes, récapitulons : nous voici dans la ruelle de la cité des Martyrs, 30 mètres sous la librairie Deep Inside. Cette mystérieuse cité, fil rouge de toutes les missions de l’enseigne, est sortie tout droit de l’imagination des créateurs, qui lui ont inventé une histoire et une origine propres. Il y a plusieurs centaines d’années, alors que les riches avaient tous les pouvoirs et occupaient l’ensemble des immeubles de la capitale, les pauvres et marginaux se sont organisés comme ils pouvaient pour survivre. Ils ont alors érigé une ville sous la ville, qui est toujours habitée aujourd’hui, par des résidents intimidants, assez cupides et néanmoins bienveillants : les Martyrs.
La découverte de la ruelle de la cité que Deep Inside a reconstituée représente un gros effet wahou tant l’immersion y est poussée à son paroxysme. Tout y est parfait, des décors hors d’âge figés dans le temps dont vous profiterez aux rencontres que vous y ferez, en passant par l’odeur que vous y humerez…
Cette ruelle mène à plusieurs lieux qu’il est possible d’explorer, parmi lesquels l’atelier du magicien de Paris donc, mais également un vieux palais du rire abandonné. Pour y pénétrer, vous traverserez une immense bouche de clown comme on se jette dans la gueule du loup... Lorsque l’on prend conscience de l’environnement dans lequel l’aventure commence, c’est un petit choc ! Impeccablement réalisés et très malins, ces décors sont à la fois tout simples mais assez impressionnants, et, surtout, ils s’associent à la perfection au game design déployé.
Quand un jeu de cour d’école vire au cauchemar
La malice de Deep Inside saute aux yeux à plusieurs autres reprises pendant la mission ; on pense à des détails que l’on sent mûrement réfléchis et qui font mouche, ou encore à la présence d’un espace à l’aménagement particulièrement travaillé, qui rend la résolution des énigmes un poil plus compliquée mais surtout plus amusante voire comique. Car si cet escape game a de quoi être terrorisant, quelques passages nous auront malgré tout fait marrer en créant des situations peu communes et donc mémorables.
Les énigmes du « Palais de l’horreur » sont très diverses, et notamment les manipulations, majoritairement à l’honneur. Vous croiserez des mécanismes hyper variés, aussi variés que les décors que vous traverserez. Chaque casse-tête amène une idée et renouvelle l’intérêt que l’on porte au jeu. Mention spéciale pour le tout dernier, très élégant mais que vous n’aurez paradoxalement pas forcément le temps de savourer étant donné la tension extrême dans laquelle vous devrez le résoudre ! Les étapes sont toujours intégrées à l’intrigue, soit parce qu’elles sont logiques au vu de la situation, soit parce qu’elles représentent des épreuves que le cruel maître des lieux exige que vous affrontiez…
Le maître des lieux ? Oui, oui, car dans cette salle vous ne serez jamais vraiment seuls ! La malice des créateurs ne se matérialise d’ailleurs pas que dans les décors ou l’aménagement, mais aussi dans la règle instaurée vis-à-vis de l’abominable clown qui fait office d’antagoniste. Cette consigne indispensable à votre survie, qui nous a rappelé certaines séquences du jeu vidéo « Little Nightmares », transforme ce qui pourrait s’apparenter à un jeu de cour d’école en véritable cauchemar.
Ce clown machiavélique, sans doute grand fan de la franchise « Ça », est central. « Le palais de l’horreur » est « une aventure hybride entre escape game et théâtre immersif. Vous serez constamment avec un comédien qui n’aura qu’une seule envie : vous faire trembler de terreur », lit-on dans le dossier de presse de l’enseigne. Effectivement, à distance ou de manière plus rapprochée, les intéractions avec cet hôte s’avèrent très régulières. Sachez-le, les jump scares sont nombreux ! Plus ou moins appuyés et prévisibles, mais souvent très bien introduits… Parfois, une peur plus insidieuse et latente pourra aussi s’installer.
Mode complice : piégez vos amis avec la watch room
À noter que pendant quelques instants que l’on a beaucoup appréciés, l’acteur ou actrice qui gérera votre partie aura un rôle légèrement différent et que, alors que vous vous trouverez dans une posture des plus cocasses, le jeu se transformera presque en une mini-pièce de théâtre. Deep Inside a réfléchi aux moindres détails scénographiques et cet interlude, qui renforce une immersion déjà parfaite par ailleurs, en est une nouvelle preuve.
Vous avez déjà visité le palais de l’horreur et lisez ces lignes ? Voici une idée pour surprendre vos potes, cousins ou collègues : « Un mode complice, la watch room, est possible lorsque vous avez déjà joué la salle. Il permet à un membre du groupe de devenir acteur de l’aventure » en étant de mèche avec le clown, sans que les autres joueurs ne le sachent…
Bilan ? « Le palais de l’horreur » est un escape game considérablement immersif, qui figure parmi les plus flippants de Paris sans pour autant négliger ses énigmes, abouties et bien ficelées. La narration est ici un peu laissée de côté – il s’agit simplement de s’enfuir ! – mais cet aspect manque d’autant moins que les décors parlent souvent d’eux-mêmes et permettent de comprendre instinctivement notre progression dans les lieux.
Ainsi s’achève la fabuleuse « full experience » de Deep Inside ! Après près de 3 heures intenses et une dernière fuite en avant pour tenter de survivre, nous bondissons dans l’ascenseur qui s’apprête à nous ramener 30 mètres plus haut, sains, saufs et heureux d’avoir découvert ces deux pépites parisiennes.
Découvrez le teaser vidéo de la salle « Le palais de l'horreur » :
Prix et récompenses
Salle récompensée aux TERPECA
- 20e du classement des meilleures salles 2022
- 30e du classement des meilleures salles 2023
Avis de la communauté : 97% de satisfaction
579 joueurs ont donné un avis sur ce scénario et 415 joueurs l'ont ajouté à leur todo-list.