Escape game

La revanche du docteur Kang

Thème
Aventure | Exploration
Durée
70 min
Nombre de joueurs
2 à 5 joueurs
Niveaux au choix
Pour débuter, Difficile, Expert
Immersion
👍 Très bien
Prix
24 à 49,5€/joueur
Langues
Français, Anglais
25 %
Fouille
40 %
Manipulation
35 %
Réflexion

The Escape Agency est l’une des premières enseignes d’escape game à avoir éclos à Paris. En novembre 2015, dans sa toute première salle désormais fermée, on découvrait l’appartement du méchant docteur Kang.

Depuis mai 2024, le machiavélique scientifique est de retour pour nous jouer un mauvais tour, et il espère bien prendre sa revanche… Deux mois après l’inauguration, nous voilà en direction de la rue du Faubourg Saint-Martin, dans le 10e arrondissement, pour tenter une nouvelle fois de contrecarrer ses plans.

Le scénario

« Après son échec à anéantir toute forme de vie sur terre, l'infâme Dr Kang a enlevé une des plus brillantes chimistes au monde afin de lui extorquer les connaissances nécessaires à son nouveau plan. Vous partirez en mission de sauvetage dans le repaire de Kang, en espérant que vous n'arrivez pas trop tard… »

Déjà-vu et final désarçonnant

« Votre première mission ? Réussir à entrer », écrivions-nous dans la review de « L’appartement du Dr Kang ». Ce point est toujours valable ! Bien entendu, après son premier cambriolage, le savant fou a changé de digicode… et a donc mis à jour sa première énigme. Malgré tout, on ne peut s’empêcher d’avoir une impression de déjà-vu, qui se confirme lorsque l’on pousse la porte. Sur le coup, nos sentiments sont mêlés : nous sommes à la fois nostalgiques de retrouver la maison du docteur, et il est d’ailleurs logique que son lieu de vie n’ait pas tellement changé, et en même temps notre soif de nouveautés s’en trouve contrariée.

Si en 2016 l’appartement de Kang nous avait fait un plutôt bel effet, avec nos yeux et notre expérience de 2024 la sauce ne prend plus aussi bien. L’illusion ne fonctionne qu’à moitié : la pièce est trop vide et impersonnelle pour qu’on la croie réellement habitée, pas assez accessoirisée. L’autre point marquant, c’est l’absence d’habillage musical, auquel on n’est plus habitué de nos jours et qui se fait donc ressentir. On aurait pu imaginer que le docteur laisse sa radio allumée par exemple.

Mais The Escape Agency ne s’est pas contenté de conserver tous les décors de sa première aventure : des nouveautés ont été implémentées, et ce sont d’ailleurs les parties les plus convaincantes de la salle. On pense notamment à un élément central très joli et original. L’enseigne a en outre réussi à contourner son manque de place de façon maline : le jeu nous permet de redécouvrir un lieu que l’on a pourtant traversé plus tôt dans la partie. Une idée simple mais efficace, qui aurait d’ailleurs pu devenir un véritable effet wahou si cette transformation avait été automatisée et que nous étions dans la pièce au moment de la métamorphose.

Les énigmes, elles, vont crescendo dans tous les sens du terme : d’une manière générale, plus le temps passe et plus on délaisse les casse-têtes de première génération à l’accent un peu artisanal pour aller vers de l’électronique, plus on rencontre des étapes intéressantes et bien ficelées, et plus on va vers la tension et la difficulté. Sur ce dernier point, le final pourra être particulièrement désarçonnant. Nous avons testé « La revanche du docteur Kang » en mode « expérimenté », et pour nous le ratio entre complexité et stress est peut-être un poil déséquilibré : le jeu vous mettra subitement une immense pression en vous donnant l’impression de filer vers une inéluctable défaite, tout en vous plaçant face à une énigme compliquée à aborder en raison de ses multiples points d’entrée. Résultat : de prime abord nous avons eu la désagréable sensation d’être prises de cours et de boire la tasse.

Scoring : temps et statistiques

Cela étant dit, cette ultime séquence est extrêmement bien construite, et devient même géniale lorsque tout s’imbrique correctement dans nos cerveaux d’amatrices d’énigmes : de fait, un seul indice, très succint et attirant notre attention sur un détail que l’on avait négligé en raison du stress, aura suffi à nous remettre sur la voie. Le reste fut un régal. 

Comme évoqué plus haut, comme à son habitude The Escape Agency propose trois niveaux de difficulté. Le mode « débutant », en cours de peaufinage au moment de notre test, devrait pouvoir rendre accessible à tous et toutes ce dernier casse-tête qui, le cas échéant, pourrait refroidir ceux qui découvrent les escape games.

À noter également que ce final engendre un système de scoring assez original. À l’issue de la partie, vous recevrez plusieurs statistiques : le temps qu’il vous aura fallu pour accomplir votre mission bien sûr, mais aussi quelques datas qui résumeront à quel point vous vous en êtes bien sortis ou non ! On ne vous en dévoilera pas plus sur leur nature afin de ne pas gâcher votre surprise.

Enfin, un point sur l’intrigue : le briefing de mission vous permettra d’en apprendre pas mal sur la fameuse « brillante chimiste » évoquée dans les quelques lignes du scénario officiel, et notamment sur son incroyable invention, qui marque les esprits avant d’entrer dans la salle. On a trouvé dommage que cette idée frappante ne soit pas réellement exploitée au cours du jeu.

Mélanie Vives par Mélanie Vives

Avis de la communauté : 77% de satisfaction

27 joueurs ont donné un avis sur ce scénario et 23 joueurs l'ont ajouté à leur todo-list.

 Histoire et cohérence du scénario
7.9/10
 Décors et immersion
7.5/10
 Qualité des énigmes
7.7/10
 Fun
7.7/10
 Accueil et game mastering
8.4/10