Nakatomi Plaza

L’enseigne Escape Republik a ouvert en décembre 2022 au nord de Barcelone. Pour la rejoindre depuis le centre de la ville, le métro peut être une bonne option : descendez à l’arrêt Valldaura sur la ligne 3, ou à Horta sur la ligne 5.

Son escape game « Nakatomi Plaza » est la toute première salle de Mad Mansion dans la capitale catalane. Les rooms de ces créateurs sont très régulièrement encensées par la critique comme par les joueurs, à l’image de « Tú También Soñarás », « Call or Die » ou encore « The Innkeeper's Son », toutes ultra populaires en Espagne et primées aux TERPECA.

Le nom de « Nakatomi Plaza » vous rappelle peut-être quelque chose ? Il s’agit de l’immense gratte-ciel qui, dans « Die Hard » ou « Piège de cristal » en français, est assiégé par des terroristes en pleine soirée du 31 décembre à Los Angeles. Cette aventure est en effet directement inspirée du long-métrage de John McTiernan sorti en 1988, un grand classique du film d’action dans lequel Bruce Willis campe le premier rôle. L’ambition d’Escape Republik est clairement annoncée sur son site web : « Vivez l’expérience de Die Hard à la première personne dans notre escape game ! Un célèbre hôtel, le réveillon du Nouvel An, une grande fête et vous seul pour arrêter l'attaque. » L’enseigne réussit-elle à tenir cette promesse ? Nous avons tenté l’expérience à la fin du mois d’avril 2023.

Le scénario

« La dernière nuit de l’année, une grande fête doit avoir lieu au célèbre hôtel Nakatomi Plaza. La rumeur dit qu’un groupe armé prépare une attaque, profitant du fait que des personnalités de différents pays seront présentes. Vous avez été engagés pour vous rendre sur place et empêcher cette offensive. En tant qu’agents experts, vous pensez que les terroristes profiteront du tumulte des douze coups de minuit pour déclencher l’attaque. Tout dépendra de votre courage et de votre ruse. Vous ne devez laisser aucune trace et n’éveiller aucun soupçon. En serez-vous capable ? »

L’expérience de Die Hard à la première personne ?

Dans « Die Hard », les fusillades sont monnaie courante, Bruce Willis alias John McClane joue les voltigeurs dans les conduits d’ascenseur, il piège un à un les assaillants et réussit à faire évacuer l’hôtel ! Un programme particulièrement ambitieux et difficile à reproduire dans la vie réelle. La barre était haute, peut-être trop haute pour que le contrat puisse être entièrement rempli… Dans « Nakatomi Plaza », nous ne nous sommes jamais vraiment senties ni totalement engagées dans l’intrigue ni immergées dans un long-métrage à gros budget. Et nous n’avons pas non plus effleuré les émotions qu’un « Die Hard à la première personne » devrait provoquer.

La faute à quoi ?

• Au scénario, pour commencer : l’enseigne s’éloigne de celui du film pour imaginer une variante qui a du mal à être crédible. Le rôle des joueurs dans l’histoire n’arrange rien : vous serez investi d’une mission et d’une couverture, certes, mais une fois l’introduction passée ces deux éléments se feront progressivement oublier. Sans roleplay particulièrement ancré dans l’intrigue, sans scène d’action, les « agents experts » que nous sommes redeviennent des joueurs d’escape game et non plus vraiment les héros d’une quête à haut risque.
•  À des détails dans l’aménagement de l’espace : ce dernier repose sur une excellente idée de mise en scène qui n’est malheureusement pas impeccablement appliquée, ce qui amenuise également l’immersion.
• Enfin, à des casse-têtes et mécanismes parfois un peu trop artisanaux et DIY pour que l’illusion fonctionne. Ces énigmes ne sont en outre pas toujours abouties : elles présentent parfois des ambiguïtés qui peuvent nuire à l’expérience.

Au-delà de ça, « Nakatomi Plaza » propose des moments super amusants, et même parfois festifs ! Les toutes premières secondes, par exemple, sont particulièrement originales et font d’une pierre deux coups : elles permettent aux joueurs de débuter la mission avant même d’entrer dans la salle, mais aussi de se renseigner sur le film « Die Hard » si besoin, pour qu’ils aient en tête l’univers sur lequel l’aventure est basée.

100 minutes vivantes et mouvementées

Mais la plus grande réussite du jeu, c’est sans conteste son game mastering, qui repose en grande partie sur de l’acting : sans cette composante, l’expérience aurait nettement moins d’intérêt et ne pourrait tout simplement pas fonctionner. Grâce à la personne qui gèrera votre session, les 100 minutes seront extrêmement vivantes, surprenantes et mouvementées ! Humour, énergie, repartie, capacité à faire vivre une histoire et des personnages… Cette performance mérite ici d’être saluée.

L’autre gros point fort de « Nakatomi Plaza », c’est la façon dont la room se débrouille pour donner l’impression d’évoluer dans un espace beaucoup plus grand qu’il ne l’est. Même si comme évoqué plus haut certains détails mériteraient d’être fignolés pour une immersion optimale, cette idée de mise en scène n’en reste pas moins géniale. Nous espérons la revoir ailleurs, implémentée dans d’autres contextes scénaristiques.

Le jeu est principalement basé sur des énigmes de réflexion. Les manipulations sont elles aussi bien présentes, tandis que la fouille se fait plutôt discrète.

La partie est dynamique et offre un très bon rythme, sauf durant la première séquence, un peu longuette et selon nous moins réussie. Escape Republik propose notamment une fin speed et coopérative comme on les aime, mais aussi une quête annexe très sympathique : quelques casse-têtes et challenges optionnels se mettront en travers de votre chemin, qui vous permettront de récupérer des documents… Tous les collecter, c’est l'assurance de repartir avec un goodie souvenir, un petit cadeau qui fait toujours plaisir.

Découvrez le teaser vidéo de la salle « Nakatomi Plaza » :