The Girl's Room

Dans le microcosme des jeux d'évasion, on ne présente plus Mama Bazooka. Cette enseigne s’est illustrée en plaçant sa room « The Dome » au premier rang du classement TERPECA des meilleurs escape games du monde durant deux années de suite, en 2019 et 2020.

Lors de notre passage aux Pays-Bas, en novembre 2021, pour tester cette aventure de renommée mondiale, nous en avons profité pour jouer une salle que l'établissement avait sortie trois années auparavant : « The Girl's Room ».

Le scénario

« Il était une fois une belle fille qui vivait dans un orphelinat. Elle rêvait d'avoir sa propre chambre et, un jour, son rêve est devenu réalité. L'orpheline a été accueillie par un homme au bon cœur et a obtenu une chambre bien à elle. Cette chambre était au-delà de ses rêves les plus fous, avec une coiffeuse, un lit douillet et une maison de poupée. La petite fille était heureuse.

Elle ne savait pas que les apparences étaient trompeuses et que l'homme qui l’a recueilli n'était pas aussi charmant qu’elle ne le pensait... »

Un profond malaise

Avant toute chose, il est important de parler de ce scénario. Même si rien n’est clairement explicité dans la room, on peut facilement arriver à la conclusion que cette histoire semble traiter de pédocriminalité. Dès les premières secondes passées dans la chambre de la petite fille, vous pourrez ressentir une sorte de malaise, de gêne...

Plus vous progresserez et plus vous vous poserez des questions quant aux véritables intentions de l’adoptant. Le climax étant la fin du jeu, qui nous a laissée sans voix. Interdite aux moins de 18 ans principalement à cause de son thème, cette aventure n’est clairement pas à destination de toutes les équipes d’adultes.

Pas un moment de répit !

Mais « The Girl's Room » est surtout connue pour ses jump scares très – trop – nombreux. Durant 60 minutes, vous serez assailli d’effets qui n’ont qu’un seul objectif : vous faire sursauter. Si bien que vous serez sur le qui-vive à chaque ouverture de porte ou de meuble. Bien que cette salle ne propose rien de très effrayant, les joueurs les plus sensibles pourraient bien être rincés à la fin de la partie.

De plus, ces effets sont pour la plupart gratuits, dans le sens où ils n’apportent pas grand-chose à l'intrigue. Les joueurs insensibles à la peur pourraient d’ailleurs être blasés s’ils se mettent en tête que cette mission leur collera une trouille monstre. Ici, on est bien loin par exemple de « The Amsterdam Catacombs » de Logic Locks.

Un jeu qui n'est pas exempt de défauts

Comme dans la grande majorité des escape games qui mettent sous tension les joueurs, les énigmes ne sont pas le point fort de l’expérience. Beaucoup de casse-têtes de première génération et de manipulations assez classiques vous attendent, même si Mama Bazooka a globalement fait un effort pour les intégrer à l'histoire, ou a minima à l'ambiance de la pièce où ils ont été installés.

À noter que l'une des étapes présente un défaut de conception. Une information récoltée au début de l’aventure qui, d’apparence, semble ne pas être capitale pour la suite, vous sera demandée plus tard, sans qu’il ne soit possible d’aller la consulter à nouveau... Si vous ne l'avez pas retenue, le game master n'aura d'autre choix que d'intervenir en débloquant le mécanisme à distance. Dommage.

Mais « The Girl's Room » peu tout de même s’enorgueillir de son vaste espace de jeu et de son cheminement entre les différentes pièces assez atypique. Les décors sont parfaitement réalisés et nous immergent – pour notre plus grand malheur ? – dans cette histoire très glauque.

Avons-nous passé un bon moment dans cette salle ? Non, pas vraiment. Ce jeu propose certes pas mal de choses intéressantes : ses décors, quelques manipulations, certains effets lumineux et son ambiance sonore. Mais il nous a été difficile de nous y amuser tant nous nous posions des questions sur son scénario, entre deux sursauts.

Découvrez le teaser vidéo de « The Girl's Room » :