La maison de tonton Cornelius
Aventure | Exploration
90 min
4 à 6 joueurs
Intermédiaire
👌 Parfait
Anglais, Français
Fouille
Manipulation
Réflexion
Le Grand Trip Trap Hotel n’a pas fini de nous surprendre avec sa galerie de personnages… Après l’illustre tante Hilda, qui au plus fort de sa carrière avait réussi à prendre la 6e place du classement mondial des TERPECA, après M. Trippolyte de la Trappe, grand passionné de cinéma, un nouvel arrivant a investi l’établissement suisse de Carouge, près de Genève : un certain tonton Cornelius.
La salle « La maison de tonton Cornelius », qui a ouvert en décembre 2022, s’est classée 13e des TERPECA en 2023. Nous l’avons découverte en octobre 2024.
Le scénario
« Frère cadet de M. Trippolyte, Cornelius de la Trappe a passé le plus clair de son existence à parcourir le monde en quête d’aventures. Désormais confortablement installé dans son salon, il accueille les plus curieux résidents du Grand Trip Trap Hotel et s’amuse, au fil de ses formidables récits, de les voir retrouver l’émerveillement propre à l’enfance. »
Tonton Cornelius, raconte-nous une histoire
Le nom qui est inscrit sur la sonnette ne trompe pas… C’est dans cet immeuble que Cornelius de la Trappe réside. Le groom du Grand Trip Trap Hotel déverrouille la porte d’entrée et nous voilà propulsées dans la maisonnette à étage de notre hôte du jour. Nous grimpons les escaliers en direction du salon, où nous sommes accueillies par de volumineux meubles en bois, une vieille cheminée, des bibelots, des livres... Un grand fauteuil usé trône au centre. Il semble occupé… Puisque ce grand bavard de tonton Cornelius a à cœur de nous raconter une histoire, nous nous asseyons ici et là sur de petits tabourets. Soudain, sa voix retentit. Elle nous accompagnera pendant une grande partie de la mission.
« La maison de tonton Cornelius » n’est pas l’aventure la plus spectaculaire de Trip Trap ni la plus aboutie, mais c’est sans doute la plus poétique. L’enseigne suisse utilise le même procédé scénaristique que dans « La chambre de tante Hilda » et « Le cinéma de M. Trippolyte » : sous nos yeux ébahis, le scénario qui nous est narré devient réalité. Nous sommes ainsi immergées dans des univers et une intrigue que ce bon vieux Cornelius aurait vécu… Ou bien n’est-ce là que le fruit de son imagination ? Nous ne saurons jamais vraiment à quel point l’oncle fabule !
C’est en tout cas une histoire épique que l'aïeul veut nous transmettre, et dont nous allons – forcément – devenir les héroïnes. À plusieurs reprises, le quotidien banal de sa maison va donc laisser place au dépaysement, à l’exploration, à la découverte de nouveaux horizons. Les transitions, la plupart du temps très soignées, sont l’occasion d’effets wahou. L’une d’elles fait particulièrement mouche tant elle est bien trouvée, à la fois en lien avec les péripéties racontées tout en matérialisant à merveille le pouvoir de l’imagination. Malheureusement, tous les joueurs n’auront pas l’occasion de la vivre.
Car c’est là un point assez frustrant : chacun ne pourra pas profiter de tout ce que la salle a à proposer. Avoir la chance de jouer un escape game à Trip Trap est toujours un petit événement, il est donc bien normal de vouloir tout voir, tout découvrir, tout manipuler, or chez Cornelius cela ne sera pas possible. Ce cas de figure arrive régulièrement dans les rooms et cela ne pose pas nécessairement de problème ; cela dit, ce qui nous paraît un peu embêtant ici c’est que les deux parcours nous ont semblé déséquilibrés. Lors de notre partie, l’un d’eux, plus complet, qui exige plus de réflexion et compte davantage d’étapes, a logiquement demandé nettement plus de temps que l’autre. Ce moment parallélisable est selon nous moins réussi que le reste : il a nui à la fluidité de notre session en faisant naître un long moment de flottement.
Une maisonnette pour terrain de jeu
Mise à part une séquence entièrement composée de manipulations très originales, qui font instantanément retomber en enfance et dont le dispositif nous a particulièrement plu – l’idéal est de venir à quatre joueurs : quelle joie de se poser et de profiter ensemble de l’instant ! –, les mécanismes prennent une forme assez simple. Il suffit souvent de poser un élément à tel ou tel endroit pour débloquer la suite. L’ensemble est néanmoins très plaisant : le temps défile à toute vitesse car tout s’enchaîne à un rythme élevé.
L’expérience s’achève sur une note un poil stressante : vous traverserez un environnement hostile avant d’être légèrement mis sous pression lors du casse-tête final, sans doute le plus relevé même s’il reste abordable. Cette ultime étape nous a paru trop courte, on aurait aimé passer un peu plus de temps dans ce dernier espace. Un joli effet wahou clôt la mission : il n’y a plus qu’à saisir l’objet convoité et le tour est joué.
Si la salle « La maison de tonton Cornelius » n’est selon nous pas exempte de défauts, il faut bien aussi reconnaître qu’elle est bourrée de qualités rares qui font le sel des meilleurs escape games : une maisonnette pour terrain de jeu, un sens aigu de la mise en scène, l’art et la manière de raconter des histoires, quelques effets wahou, des énigmes et épreuves amusantes... Cet oncle n’est certes pas irréprochable, mais il fait partie de celles et ceux qui ont le don de nous faire vivre des aventures d’exception, à la fois poétique, ludique et épique.
Avis de la communauté : 97% de satisfaction
61 joueurs ont donné un avis sur ce scénario et 25 joueurs l'ont ajouté à leur todo-list.